Le sapin a les boules

Chaque année vous vous posez peut-être la question. Quel sapin de Noël choisir pour un “Green Christmas” ?

Un sapin artificiel ? L’impact de sa fabrication sur l’environnement est grande. Ces sapins sont fabriqués en PVC, plastique et aluminium, des matériaux dont la production et la transformation génèrent déchets et autres nuisances. S’ajoute la pollution dûe au transport puisque la plupart sont fabriqués en Asie. Mais si vous en avez déjà un, utilisez-le longtemps pour réduire son impact environnemental.

Un sapin naturel ? Pas aussi vert qu’il en a l’air… Beaucoup d’entre vous m’ont dit qu’ils ne voulaient pas “tuer” un bébé sapin. Or il ne s’agit pas tant de la vie et la mort d’un individu mais bien de l’extinction de nombreuses espèces animales et végétales ! Les sapins naturels ne sont pas écologiques car ils proviennent souvent de cultures intensives, dégradant les sols et utilisant des pesticides, herbicides et fertilisants. L’utilisation de prairies pour cultiver ces sapins entraîne l’érosion des sols, la disparition de nos prairies riches en biodiversité … La Wallonie est le principal producteur de sapins de Noël d’Europe après le Danemark. 5000 ha de ces cultures sont concentrées dans les provinces de Luxembourg, Namur et Liège, soit entre 3 et 4 millions d’arbres dont 80% sont destinés à l’exportation. Le sapin bio n’existe pas encore en Belgique mais de rares producteurs utilisent les principes de l’agroécologie comme à Anhée chez Sapigrange. On peut y aller choisir son sapin et le couper. Une initiative qui plait à beaucoup de familles. Cela reste cependant trop loin de chez moi et le trajet par conséquent trop polluant. J’espère que ce genre de culture vont se multiplier au niveau local.

Il existe des méthodes de gestion intégrée des plantations pour éviter l’utilisation de pesticides ; les producteurs peuvent utiliser des moutons pour éliminer la végétation entre les sapins au lieu d’herbicides et des fertilisants naturels plutôt que des engrais chimiques. Il y a beaucoup de progrès à faire dans les pratiques mais aussi au niveau de l’information des consommateurs.

Le plus écologique reste le sapin que l’on fait soi-même, en bois de recup, carton ou une simple silhouette réalisée sur le mur avec une guirlande. Il y a un tas d’idées sur Pinterest ou des blogs de DIY. On trouve ce genre de sapin chez des petits artisans également. J’ai offert à ma maman un arbre de Noël fait à partir de bois de bouleau et de lichens, aperçu à la vitrine de mon fleuriste préféré. Mais à Noël, on aime garder les traditions et on préférera peut être choisir de ne plus mettre de sapin du tout et décorer néanmoins la maison : une couronne sur la porte, une nature morte sur la cheminée mettant en valeur des boules vintages, de feuillages, des photophores faits maison à partir de pots de yaourt en verre.

Personnellement, j’utilise un sapin artificiel acheté il y a 10 ans. De qualité, je pense encore le garder longtemps. L’odeur du sapin me manque, mais j’utilise des huiles essentielles de pin pour faire illusion. Je me laisse le temps d’apprivoiser une alternative. Car le sapin a aussi une grande valeur affective qu’il ne faut pas négliger. Nous avons besoin également de réchauffer nos coeurs.

Et vous, est-ce que c’est quelque chose qui vous préoccupe ? Quelle option avez-vous choisie ? Ce sont des questions que l’on peut se poser de manière individuelle mais aussi au niveau de la société. Les nombreux sapins à moitié nus et moribonds dans les rues commerçantes sont ils vraiment utiles pour donner une impression de fête ? Et toutes ces lumières sont elles vraiment nécessaires ? Petit à petit nous changeront peut être nos pratiques mais je suis certaine que l’esprit de Noël sera toujours là…