Quelle belle surprise ! Une grainothèque vient de pousser à la bibliothèque de Huy. Cela me réjouit car j’aime cet esprit de partage et d’échange libre, j’aime ces initiatives semées à tout vent, j’aime ce qui me permet de me sentir petit colibri, j’aime que d’autres soient touchés et deviennent acteurs de changement.
Venu des Etats-Unis et de France, ce mouvement d’échanges citoyens est plus qu’un simple lieu de dépôt et de partage de graines en libre-service. Il touche tout à la fois les sphères environnementale, sociale, et économique voire culturelle et intergénérationnelle.
Ce mouvement est porté par des associations telles que Graines de Troc et les Incroyables Comestibles ainsi que des initiatives locales, le plus souvent en partenariat avec une bibliothèque municipale. A Huy, c’est le Centre Culturel qui a planté le projet à la bibliothèque.
Il y a tant de choses à raconter, je ne sais pas par où commencer et je suis certaine que d’autres en parleraient mieux que moi. Je vais cependant vous expliquer ce que je crois avoir pu comprendre au niveau des enjeux tout en vous invitant à creuser plus loin, si le sujet vous intéresse.
Une grainothèque, c’est tout simple en apparence. Et pourtant ! « C’est un combat, un acte citoyen et une désobéissance volontaire face à un projet plus global de société qui nous impose une agriculture intensive, des OGM, des pesticides… alors que tout le monde veut l’inverse !” (Sébastien Wittevert, fondateur du concept des grainothèques en France, cité dans un article du mouvement Colibris). C’est pour que les citoyens soient tous libres de planter et replanter, d’échanger les graines que les projets de grainothèques se multiplient.
En ce qui concerne la biodiversité, les grainothèques font la différence entre les semences paysannes et les semences industrielles, plus particulièrement les graines de type hybrides F1. Je n’avais jamais fait attention à cette petite mention F1, sur les paquets de semences si faciles à laisser glisser dans mon caddy au supermarché. C’est Tristan, sensibilisé à la permaculture, qui a arrêté mon geste, un jour d’achats compulsifs dans une enseigne bon marché et qui a attiré mon attention sur ce sujet. j’ai trouvé une explication sur ce billet qui explique pourquoi jardin spontané et semences hybrides f1 sont incompatibles.
Parce que ce petit article que je suis en train de vous écrire sur les grainothèques a permis aussi l’échange de pensées, j’ai découvert l’association Kokopelli. Allez-vous promener sur leur site et glanez un peu d’humanité… J’ai découvert aussi Semaille, qui propose des semences de légumes régionaux, nous permettant ainsi de participer à la sauvegarde du patrimoine légumier mais aussi d’acheter des graines de fleurs mellifères ou comestibles.
Je vous invite également à pousser la porte d’une adresse coup de coeur à liège, qui recèle un véritable trésor. La graineterie Vaillant-Wathelet est une des dernières graineterie en Belgique. Cette toute vieille enseigne liégeoise a été reprise il y a quelques années par Patrick Janssens. Je vous en parlerai probablement bientôt !
Pour approfondir la réflexion, n’hésitez pas à lire le billet du blog Silex sur les grainothèques et les autres qui y sont mis en lien sur les biens communs.
Et puis semez ces graines et ces pensées autour de vous si le coeur vous en dit, merci ! Une semence, c’est tout petit, mais quel potentiel de vie…
crédit photos : Lino Aquilina
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